Les membres du collectifs se rendant à la réunion avaient déjà en tête la réponse du maire puisque une lettre datée du 9 mars ( 13 jours plus tôt...) avait été distribué le matin même dans tout le quartier.
Cette lettre disait notamment que " la municipalité souhaite ainsi créer dans votre quartier un espace de jeux plus sécurisé et mieux exposé à l'entrée du stade Huvier ...... des propositions seront faites prochainement au conseil de quartier pour une nouvelle aire de jeux située à 25 m face au stade Truffaut, dotée d'un confort (?) et d'un espace de 600 M2 et d'une sécurité incontestable."
"Nous allons prochainement rencontrer le conseil syndical de la résidence qui jouxte le terrain ainsi que le conseil de quartier..."
La lettre du maire ne fait pas état des 17 logement à construire dans le Square. Trop difficile à avouer ?
Bref la concertation va commencer quand l'essentiel est déjà décidé. Mais il n'est pas question de revenir sur la décision qui met en émoi une grande partie de Noisy-le-sec. La délégation est venue pour demander l'annulation de la délibération du 19 novembre et pour affirmer que la construction dans le square de 17 logements privés par Green City immobilier ne se fera pas.
En recevant la délégation, le maire est étonné de rencontrer des membres du collectif de défense du square représentant 970 signataires, ce qui correspond au niveau national à 1 385 000 signatures.
La délégation prend ensuite connaissance des 4 diapositives présentant le projet d'immeuble.(ces diapositives n'avaient pas été présentées au conseil de quartier). L'immeuble de 4 étages (17 logements et 17 parking) trône au milieu de la parcelle.
A la délégation qui rappelle son opposition de principe au bétonnage d'un square, Mr le Maire de Noisy, Laurent Rivoire, confirme une nouvelle fois sa décision en avançant 3 arguments :
1" le square n'est pas utilisé "( ce qui est faux nous avons de nombreux témoignages et des photos.
2 "il est impossible d'accès avec des poussettes" (ce qui est faux).
3 "il est coûteux d'entretien" (le maire et son équipe technique se trouvent une nouvelle fois dans l'impossibilité de donner le moindre chiffre à ce sujet ( l'entretien étant fait par "des employés communaux").
A cela il rajoute un argument étonnant : " j'ai besoin de cette recette, la copropriété n'a qu'à racheter le square à la ville.
Comme si une copropriété pouvait débourser 575 000 euros HT pour racheter un square : une moyenne de 11500 euros HT par famille !! Le maire a-t-il une idée des salaires ou pensions de la plupart des noiséens ? Et surtout est-ce le rôle des copropriétés d'acheter des squares à la ville pour les préserver ??
Au lieu des questions d'urbanisme, le maire parle surtout d'opérations ponctuelles de construction. Les questions liées à l'école, aux transports, aux équipements publics ne sont guère évoquées sauf la construction du métro qui augmente l'appétit des promoteurs.
Face à eux selon monsieur le maire, la ville ne peut pas grand chose , "même pas préempter, car elle n'en a pas les moyens."
Bref le square Francois Truffaut et les principaux arbres des 6 hectares du pâté de maison n'ont qu'une espérance de vie limitée.
Alors que le collectif souhaite faire vivre les squares et espaces verts de la ville, sanctuariser le patrimoine végétal accessible à tous, face au promoteur la ville s'obstine seule avec son projet.
La population forte du succès de la pétition affirme son opposition, démontre une divergence de fond sur ce que les Noiséens attendent pour leur ville. Le béton envahit toujours plus notre environnement sous la pression foncière.
Nous vivons donc dans une ville quasi impuissante devant l'appétit des promoteurs, le maire souhaite construire 250 logements par an. Les promoteurs les voudraient tous privés et surtout très rentables.
Sauf à continuer la campagne des signatures parallèlement à l'action judiciaire engagée.
A la sortie les 4 membres de la délégation étaient bien décidés à continuer leur action, l'élargir, l'inscrire dans la durée, et notamment avec la rencontre des pétitionnaires et l'auberge espagnole, le samedi 26 mars de 11 à 13 heures, square Truffaut.
Samedi chacun s'il le désire pourra repartir avec une pétition à faire signer par ses amis, ses voisins, sa famille.
Avec l'aide de chacun et des associations membres du collectif 2000 signatures ou plus c'est très possible.
